Les Abénakis écartés de deux projets de parcs éoliens

Société de Communication Atikamekw Montagnais
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Publié le 31 janvier 2024


Des éoliennes dans un décor hivernal.

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Des éoliennes du parc Mesgi’g Ugju’s’n, en Gaspésie (Photo d'archives)

PHOTO : SITE WEB DE MESGI’G UGJU’S’N

Publié hier à 15 h 38 HNEMis à jour aujourd’hui à 7 h 19 HNE

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Les communautés d’Odanak et de Wôlinak déplorent être écartées de deux projets de parcs éoliens sur leur territoire ancestral, alors que l’implication des communautés concernées était une condition impérative à la sélection des projets par Hydro-Québec. L’entreprise se défend.

Une semaine après l’annonce de la société d’État concernant l’approbation de huit projets éoliens dans la province, les deux communautés abénakises déplorent que l’entreprise Boralex refuse de les intégrer comme partenaires commerciaux dans les projets Monnoir (Montérégie) et Arthabaska (Centre-du-Québec).

Les futurs parcs totalisant une soixantaine d’éoliennes sont pourtant situés sur le Ndakina, le territoire ancestral de la Nation W8banaki (le nom originel de la nation abénakise). Ce territoire couvre une bonne partie du sud du Québec.

Nous sommes déçus par le non-respect de l’intention derrière les conditions énoncées dans l’appel d’offres, a déclaré Daniel G. Nolett, directeur général du Conseil des Abénakis d’Odanak.

Le dialogue avec les Premières Nations touchées par ces projets est essentiel pour un développement équilibré et respectueux des droits ancestraux et issus de traités.

Une citation deDaniel G. Nolett, directeur général du Conseil des Abénakis d’Odanak
La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, en point de presse.

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En entrevue avec Espaces autochtones, M. Nolett a précisé que Boralex a rencontré les représentants des deux communautés, mais que l’entreprise semblait plus le faire pour pouvoir cocher la case "Consultation des Autochtones".

Façade extérieure de la bâtisse du conseil de bande des Abénakis d'Odanak

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Boralex ne semblait pas vraiment vouloir impliquer les communautés ou les consulter adéquatement, selon le DG du Conseil des Abénakis d’Odanak. (Photo d'archives)

PHOTO : RADIO-CANADA / JEF FORTIER

feedback que le montage financier était déjà fait avec les différents partenaires. Dès le départ, on leur a signifié notre intérêt à être des partenaires financiers, mais on a rapidement reçu le feedback que le montage financier était déjà fait avec les différents partenaires, dénonce M. Nolett, qui précise qu’il comptait entamer des démarches pour bloquer le projet si la situation n’était pas corrigée.

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Boralex attristée et surprise

De son côté, Boralex s’est dite la sortie des communautés d’Odanak et de Wôlinakattristée et surprise par la sortie des communautés d’Odanak et de Wôlinak.

L’entreprise souligne que plusieurs contacts ont été tentés pour discuter d’un potentiel partenariat en amont du dépôt de l’appel d’offres, sans toutefois qu’une entente puisse être conclue.

La dernière communication reçue en août dernier nous indiquait clairement que les communautés d’Odanak et de Wôlinak ne souhaitaient pas être partenaire des projets.

Une citation deUn porte-parole de Boralex

L’entreprise conclut en disant réitérer son désir de collaboration.

Parmi les huit projets retenus, deux autres sont sur le territoire ancestral des Abénakis, mais pilotés par deux autres entreprises : Innergex (dans la région Chaudière) et Pattern Renewable (région Appalaches). Si rien n'a encore été signé avec ces deux entreprises, on a senti dès le départ de l’ouverture à un partenariat financier, a mentionné M. Nolett.

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Ce dernier souligne que sa nation a les moyens financiers d'investir dans quatre projets éoliens distincts. Grâce à l'Autorité financière des Premières Nations, on a accès à du capital à très bas taux d’intérêt, ça permet d’investir dans de très gros projets.

Concernant la sortie publique des Abénakis, la Société d'État indique ne pas pouvoir commenter de projets spécifiques, mais confirme que la grille d’évaluation favorisait la participation des communautés autochtones dans les soumissions. D’ailleurs, six des huit projets retenus seront réalisés en collaboration avec des communautés autochtones, poursuit Hydro-Québec dans son courriel.

Les Innus majoritaires

Parmi les huit projets éoliens officialisés récemment, deux se situent sur des territoires ancestraux revendiqués par les Mohawks de Kahnawake (Montérégie) et les Innus de Pessamit (Côte-Nord).

Ces derniers sont en voie de signer une entente de partenariat avec Innergex dans le cadre du projet Manicouagan qui comptera une cinquantaine d’éoliennes capables de fournir de l’électricité à 60 000 foyers.

Majoritaires, les Innus détiennent 39 % des parts du projet devant Innergex (38 %) et la MRC de Manicouagan (23 %).

Cela signifie que nous aurons le contrôle sur les décisions prises relativement au projet éolien sur le Nitassinan

Une citation deExtrait d'un communiqué du Conseil des Innus de Pessamit

Outre le respect de la faune, de la flore et des usages traditionnels sur son territoire ancestral du Nitassinan, ainsi que des redevances sur 30 ans, les Innus espèrent que les 300 postes qui seront créés dans la phase de construction procureront des retombées économiques avantageuses pour notre communauté.

Kahnawake s'entend avec Kruger

Du côté des Mohawks de Kahnawake, on se félicite aussi d’une entente de partenariat avec Kruger et la MRC Jardins-de-Napierville. Le projet prévoit l’implantation de 20 à 25 éoliennes d’ici décembre 2028.

Avant que la construction ne commence, la communauté sera consultée par Kruger Énergie, et une évaluation environnementale sera notamment menée, mentionne le communiqué de presse émis pour l’occasion par le Conseil mohawk de Kahnawake.

Lors de nos précédentes collaborations, Kruger a toujours démontré un soutien indéfectible et une profonde compréhension des besoins de notre communauté, a précisé le conseil de bande. Impossible pour l’instant de connaître les termes de l’entente dans le cadre de ce projet.

La Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk est quant à elle impliquée dans deux projets au sein de l’Alliance de l'énergie de l’est.

Huit parcs éoliens valant un barrage

Les huit projets éoliens annoncés la semaine dernière visent à produire l’équivalent de 1550 MW d’énergie éolienne, l’équivalent du barrage Manic 5.

La centrale Manic-5, la centrale Manic-5-PA et le barrage Daniel-Johnson font partie du vaste complexe Manic aux outardes.

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La centrale Manic-5, la centrale Manic-5-PA et le barrage Daniel-Johnson font partie du vaste complexe Manic aux outardes.

PHOTO : HYDRO-QUÉBEC

¢ le kilowattheure (kWh) en dollars de2023","text":"Le coût moyen de fourniture prévu dans les soumissions retenues est de 7,8¢ le kilowattheure (kWh) en dollars de2023Le coût moyen de fourniture prévu dans les soumissions retenues est de 7,8 ¢ le kilowattheure (kWh) en dollars de 2023, mentionnait Hydro-Québec lors de l’annonce. Ce coût n’inclut pas le transport et l’équilibrage.

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